Thème « dictature »
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Dans ce royaume, le roi a tous les pouvoirs. Il peut faire chanter qui il veut quand il veut et quand ça lui chante. Il se méfie de tout le monde, même de ses filles. Il a droit de vie et de mort sur tous les sujets de son royaume. Il peut faire et dire n'importe quoi puisqu'il est le roi ! Gare aux couacs, aux bémols, aux fausses notes ! Rien ni personne ne peut lui résister. Comment l'arrêter ?
Ils sont cireurs de chaussures, vendeurs de journaux, laveurs de voitures, nettoyeurs de tombes, chiffonniers... Des enfants laissés pour compte dans un pays où les plus pauvres ne peuvent que survivre. Survivre, Saturnino tente de le faire. Dans la rue, il lutte depuis la disparition de ses parents, pour gagner quelques pièces, pour protéger Luzia sa petite soeur, pour se souvenir des mots et des chansons que fredonnait leur mère. Un jour, Saturnino rencontre un vieil homme hors du commun qui se dit chef d'orchestre. Il invite les gamins des rues à venir chez lui. La musique a-t-elle le pouvoir d'effacer la peur et la solitude ?
« Maestro » est né d'un article de journal : « Il était question d'un chef d'orchestre bolivien qui avait réussi l'exploit de monter un orchestre avec des gamins des rues. Lors des émeutes de février 2003 à La Paz, les bâtiments de l'école de musique avaient pris feu et les enfants avaient sauvé les instruments et accueilli leur professeur en jouant... »
Le gouverneur tyrannique d'un pays lointain se réveille d'une humeur exécrable. À l'évidence, il n'a pas assez dormi. Pire encore, il a des insomnies. Son serviteur et bourreau est sommé de lui donner une explication. Répondre à un tyran est toujours chose délicate. Mieux vaut trouver le remède que la cause. Le bourreau lui suggère pour se soulager d'arracher un oeil. Peu importe lequel. Pourvu que justice soit rendue. Mais ce n'est pas si simple de trouver une bonne raison pour arracher un oeil et il faut bien pourtant que quelqu'un paie. Qui ?
Sothik est né en 1967 dans un Cambodge en pleine tourmente. Il a trois ans quand la guerre civile fait rage, huit ans quand les Khmers rouges prennent le pouvoir. Du jour au lendemain, tout change. L’argent est aboli, les livres sont détruits, la religion interdite, la propriété privée n’existe plus. Sothik et sa famille doivent quitter leur maison en laissant tout derrière eux et prouver sans cesse leur obéissance au nouveau régime. Mais cela ne suffit pas ! Les Khmers rouges décident brutalement d’enlever les enfants à leurs parents afin de mieux les éduquer. Sothik rejoint un groupe d’enfants de son âge. La famille n’existe plus, la terreur et la famine s’installent…
Marie Desplechin est allée pour la première fois au Cambodge en 2014. Invitée à rejoindre Sipar par Suzanne Sevray, longtemps en charge de l’international à l’école des loisirs, elle a suivi sur place le travail des équipes et fait la connaissance de Sothik. C’est à la fin d’un séjour de trois semaines qu’ils ont décidé de travailler ensemble à ce livre, que Tian a accepté d’illustrer.
Lorsqu'au réveil, Carla entend sa nounou pleurer en écoutant une chanson des Quecheupayùn, le groupe que dirige son père, elle ne s'inquiète pas trop. La nounou passe sa vie à pleurer, cela fait partie de sa méthode pour élever les enfants. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des larmes de crocodile. Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres à Santiago du Chili, c'est le jour du coup d'état contre Salvador Allende. Très vite, Carla et son frère Cristobàl comprennent que leur famille est en danger. Le nouveau régime est impitoyable pour les communistes. Il faut fuir vers la France, un petit pays d'Europe que Carla s'imagine pauvre et légèrement sous développé. Lorsqu'elle arrive à Gennevilliers, elle n'en croit pas ses yeux : c'est moderne ici, pense-t-elle, et il y a de tout dans les magasins. « Nous vivons dans un rêve, un film de Walt Disney, » pense Carla, ce qui ne l'empêche pas de voir qu'ici aussi les gens sont bizarres et que la violence peut naître n'importe où.
Anna avait sept ans quand le mur de Berlin est tombé. Elle vivait avec sa famille à Fürstenwalde, une petite ville d’Allemagne de l’Est. Grandir en RDA pour Anna, cela voulait dire jouer avec la même peluche Pittiplatsch que ses copains, se régaler de saucisses en bocal d’Halberstadt, faire des heures de queue pour avoir un kilo de bananes et s’extasier devant une voiture Trabant qui brinquebale ; c’était aussi rêver de porter le foulard bleu des jeunes pionniers et surtout apprendre à apprécier l’ordre et les limites à ne pas dépasser… De ses premières années à l’Est, Anna a gardé des sentiments mêlés, un « musée d’enfance » en désordre qu’elle nous propose de visiter.
Audren s’est inspirée des souvenirs d’enfance d’Anke, son amie allemande, pour écrire cette histoire.
Casablanca, Maroc, 1969. La famille de Zima est une famille comme tant d'autres, nombreuse, unie, chaleureuse. Une famille musulmane plutôt plus libérale que les autres : quand les parents apprennent que Zima, huit ans, s'est enfuie de l'école coranique parce que le maître y frappe ses élèves, ils ne l'obligent pas à y retourner. Une famille plus égalitaire, aussi, où le père participe aux tâches domestiques. Une famille où l'on cultive le goût du savoir, de la discussion et de l'écoute. La vie pourrait être tranquille, mais voilà, dans ces années où partout autour du monde fleurissent des idées nouvelles et des espérances folles, Amrar, le frère aîné de Zima, se met à sortir la nuit avec des cartables bourrés de papiers, il refait le monde avec des amis, il rédige un journal clandestin qui parle de pays où les travailleurs sont respectés, où la parole est libre et où la télévision montre autre chose que les faits et gestes du roi... Et une nuit, Amrar ne rentre pas.
C'est comme militante d'Amnesty Internationnal que Joke Van Leeuwen a eu connaissance dans les années 70 du dossier d'un étudiant marocain emprisonné pour délit d'opinion et avec qui elle a échangé de nombreuses lettres. Elle est devenue amie avec la famille du garçon, dont sa soeur, Malika Blain, qui vit aujourd'hui en France et l'a autorisée à raconter l'histoire à partir de ses souvenirs.
Andrieu, jeune cinéaste français malmené par les médias, accepte une mission d'Amnesty International en Amérique du Sud pour redorer son image. Il doit rencontrer le colonel De La Pena, ministre de l'Intérieur du nouveau gouvernement de San Felicio, maître absolu de Castel Morro, le lieu où l'on interne et torture les opposants politiques depuis des décennies. Juan De La Pena est réputé pour sa violence, sa cruauté et ses accès de folie. Andrieu redoute cette rencontre mais quelque chose le pousse, qui n'a rien à voir avec ses soucis médiatiques : la curiosité face au mal, au mal absolu. « Il y a certaines choses qu'il vaut mieux pouvoir ignorer », lui dit le colonel en guise de préambule. Le jeune émissaire d'Amnesty souhaite-t-il vraiment savoir ? Veut-il connaître la nature du mal ?
« J'avais quatorze ans. En tout cas, c'est ce qu'indiquent les registres de l'orphelinat où j'avais été placé avec ma soeur. De nos parents, elle ne parlait pas, et je n'ai jamais retrouvé nulle trace... » Ainsi commence le récit de Juan De La Pena, qui est davantage celui d'un homme brisé, que d'un tortionnaire. À quatorze ans, il a été incarcéré à Castel Morro et a été soumis, ainsi que sa soeur, au supplice dont raffolait le maître des lieux de l'époque, le colonel Guarneri : prendre un prisonnier et lui proposer une tentative d'évasion qui lui coûtait invariablement la vie. La trappe de la liberté s'ouvrait sur une baie infestée de requins. Au moment d'être reconduit dans sa cellule, Juan De La Pena, au bord de la démence, a sauté. Il a sauté comme beaucoup d'autres, mais il est le seul qui ait jamais atteint la rive...
Éric et Thierry n’avaient jamais prêté attention à cet insigne sur la veste en cuir de leur copain Andreas. Une vieille décoration militaire parmi beaucoup d’autres. Jusqu’au jour où, dans une boutique de jeux vidéo à Londres, le vendeur, un vieil homme, avait pointé l’index vers l’insigne. Il était devenu livide, s’était mis à crier. Puis il leur avait donné le jeu, leur avait ordonné d’y jouer. – « Choisissez votre mode de jeu », avait demandé la voix. L’Expérience ultime n’est pas seulement un jeu vidéo, mais plutôt un passeport vers l’enfer, qui les renvoie dans le passé, sur le Chemin des Dames en 1917, à Guernica sous les bombes en 1937 ou à Paris pendant les rafles de juillet 1942…
No pasarán, le jeu a été adapté en bande dessinée par Christian Lehmann et Antoine Carrion aux éditions Rue de Sèvres.
Pendant près de trois ans, le fils d'un boulanger de Damas tient son journal. Il fait ainsi la chronique d'un vieux quartier de la capitale syrienne, véritable mosaïque de nationalités réunies par les hasards de l'histoire. Il trace aussi le portrait d'une foule de personnages attachants : sa mère d'abord, à laquelle l'unit une complicité exceptionnelle ; son vieil ami Selim, qui mêle sans cesse dans ses écrits le mythe et la réalité ; Nadia, la jeune fille qu'il aime, et bien d'autres encore. Mais surtout, il découvre peu à peu la situation politique de son pays, marquée par l'injustice, l'absence de liberté et la répression de toute oppostion. Pour témoigner de cette réalité - et la dénoncer - il n'a qu'une ambition : devenir journaliste.
À l’âge de sept ans, Youri sait déjà tout de « la Glorieuse Révolution ». Ou plutôt du « Glorieux Mensonge », comme le chuchote sa grand-mère pour ne pas être entendue des voisins. Les Chefs de la Glorieuse Révolution ont renversé le Tsar pour délivrer le pays de la corruption.
En réalité, rien n’a changé. Les années passent, les gouvernements se succèdent. Le Père Trofim a éliminé les autres Chefs pour instaurer un régime de terreur. Autour de Youri, des gens disparaissent. Car il suffit désormais d’un seul mot déplacé pour être envoyé « là-bas », à l’autre bout du pays. D’où personne n’est jamais revenu.
Youri a maintenant douze ans. Il a pris l’habitude de vivre avec les privations et la peur. Il se pose beaucoup de questions sur les fissures du système. Même s’il sait qu’il doit se taire pour rester en vie et protéger sa famille. Jusqu’au jour où Youri ne parvient plus à contenir sa révolte.